Une substance est génotoxique lorsqu’elle est susceptible d’entraîner un dysfonctionnement ou une altération du génome en endommageant l’ADN qui est le matériel génétique des cellules. Cela n’est pas sans conséquence sur la biodiversité et sur la santé humaine.
La recherche du potentiel génotoxique d’un ingrédient a pour objectif d’évaluer l’aptitude de cet ingrédient à causer ces dommages génétiques.
Le laboratoire Tame-Water est en mesure d’étudier des ingrédients ou des formules complexes et de vérifier l’innocuité des produits, de définir si les molécules présentes sont susceptibles d’être cancérigènes ou pas, avant qu’ils ne soient utilisés par l’Homme.
Bénéfices des analyses de génotoxicité
Limitation des risques génotoxiques
Les chercheurs estiment qu’environ un tiers des substances chimiques susceptibles d’atteindre les écosystèmes aquatiques présentent un potentiel génotoxique, c’est-à-dire une capacité à générer des effets directs et indirects sur l’ADN des cellules exposées.
Or, l’atteinte de l’ADN peut avoir des conséquences particulièrement dramatiques pour les organismes vivants, telles que l’initiation de la cancérogenèse (cancers) et la génération d’effets héréditaires via des mutations sur les cellules germinales (cellules à l’origine des gamètes). Des éléments essentiels à la pérennité de l’espèce peuvent ainsi être affectés.
On comprend donc aisément l’intérêt de disposer d’outils permettant d’évaluer ce potentiel génotoxique afin de le prévenir et de le traiter.
Evaluation sur un panel représentatif de l’environnement
Un test seul ne peut couvrir ni la multiplicité des effets des pollutions sur le vivant ni la variabilité de ces effets selon les espèces exposées. Ainsi une substance toxique pour un poisson ne le sera pas forcément pour une algue et inversement.
Évaluer la toxicité de polluants nécessite donc de combiner des bioessais ciblant des effets biologiques différents et mettant en œuvre des modèles biologiques variés, pour tenter de représenter la biodiversité du milieu.
C’est pourquoi Tame-Water s’appuie sur un panel permettant de diagnostiquer des dommages spécifiques sur le matériel génomique des cellules utilisées. Ce panel comprend un test de génotoxicité bactérienne et un sur cellules humaines/animales.
Rapidité
Le test de génotoxicité réalisé en plaque 96 puits est dix à cent fois plus sensible et plus rapide que les autres tests de génotoxicité actuellement utilisés de manière courante.
Reformulation & substitution d’ingrédients
Ces analyses fournissent aux services R&D une aide précieuse à la conception de leurs formules. En effet, en s’appuyant sur ces résultats, le secteur cosmétique dispose de l’éclairage nécessaire pour valider ou adapter leur formule avec des ingrédients alternatifs moins impactant pour la biodiversité.
Ressources
Tame-Water dispose d’un panel de génotoxicité représentatif de la biodiversité :
- Un test pour les cellules humaines/animales qui mesure la phosphorylation de l’Histone H2AX.
- Un test de génotoxicité bactérienne : activation du gène RecA, un test similaire au célèbre test SOS.
Test H2aX
Le test a été mis au point au laboratoire INRA UMR1331 (Audebert et al., 2010)
Principe :
- Ce test de génotoxicité dans des cellules humaines est basé sur la détection de la phosphorylation de l’histone H2AX, qui est liée à la présence de cassures double brin dans l’ADN
- La phosphorylation de l’histone H2AX est une indication globale de la génotoxicité d’un composé et c’est pourquoi sa détection est un indicateur sensible et précoce de la génotoxicité de composés
Rec A
Ce test est basé sur le suivi sur l’induction du gène rec A, composant de la réponse SOS.
Principe :
- Les composés génotoxiques induisent chez la bactérie Escherichia coli un ensemble de fonctions appelé la réponse SOS
- En présence de génotoxicité, le gène RecA est activé pour réparer l’ADN bactérien
- L’activation de ce gène va déclencher l’expression du gène rapporteur et ainsi conduire à la génération d’une bioluminescence, un signal simple à détecter
- Cette réponse bioluminescente est une indication globale de la génotoxicité d’un composé.