À l’horizon 2027, la directive cadre de l’eau prévoit que les rivières, les lacs et les nappes phréatiques soient en bonne santé écologique. Tel est l’objectif vers lequel doivent tendre la Commission Européenne et l’ensemble des États membres, dont la France. Bien que les agences de l’eau travaillent dans cet objectif, le dernier bilan montrait que seulement :
- 40 % des eaux superficielles européennes étaient en bon état écologique et 38 % en bon état chimique.
- 74 % des eaux souterraines sont en bon état chimique et 89 % en bon état quantitatif.
De nombreux micropolluants sont encore retrouvés dans l’eau à des concentrations significatives
- Les perturbateurs endocriniens tels que les résidus de médicaments, les pesticides
- Les micropolluants tels que les herbicides, les hydrocarbures, les métaux lourds, les dioxines
Les risques éco-toxicologiques sont importants, sans parler des effets cocktails résultant de la combinaison de substances qui génèrent une toxicité.
Le projet HydroScreen
Le projet HydroScreen financé par l’ADEME et labellisé par le pôle de compétitivité HYDREOS, est conduit par l’entreprise alsacienne LODIAG en collaboration avec Tame-Water depuis début 2019.
Il entend soutenir l’objectif fixé dans la directive cadre de l’eau et a pour ambition de développer des outils d’intelligence artificielle pour la prédiction de la présence associée à la toxicité des micropolluants.
Ce projet repose sur:
- la collecte de 1000 échantillons d’eaux : 860 échantillons d’eau de surface et de 140 échantillons d’eau de STEP sur le territoire national,
- le screening large spectre de 850 micropolluants émergents sur ces échantillons,
- l'acquisition de données écotoxiques via des analyses par bioessais pour chaque échantillon prélevé,
- l’identification des micropolluants dont l’abondance est corrélée à un effet éco-toxicologique donné,
- la modélisation prédictive de l’effet toxicologique d’un échantillon compte tenu de son contenu en micropolluants (prise en compte de l’effet cocktail).
Contrairement à des analyses basées sur une liste préétablie de molécules dont le seuil de toxicité est fixé arbitrairement, LODIAG et Tame-Water proposent une approche innovante qui consiste à corréler la présence de micropolluants avec une écotoxicité constatée, sans a priori sur les molécules qui en sont potentiellement la cause.
En effet, à ce jour, les analyses physico-chimiques classiques déterminent les micropolluants présents dans l’eau, mais ne déterminent pas la toxicité. Cette approche est particulièrement limitante dans le cas de l’effet cocktail. L’effet cocktail résulte du mélange de substances chimiques qui ne sont pas toujours recherchée ou qui sont présentes une à une en dessous des seuils fixés. Pourtant quand une toxicité est révélée, elle est bien significative de la présence de plusieurs substances alors responsable de cet effet cocktail.
En corrélant les données physico-chimiques avec les données écotoxicologiques à travers les bioessais, le projet HydroScreen fournit des informations complètes pour analyser les risques liés aux micropolluants et permettre la construction des outils prédictifs de demain dans le domaine de la qualité de l’eau.
Où en est le projet ?
La collecte de prélèvement à travers le territoire national, initiée depuis le 20 janvier 2020 se terminera le 1er août 2021. À ce jour, il reste 95 échantillons d’eaux de STEP et 120 échantillons d’eaux de surface éligibles au projet.
Par conséquent, ce projet est encore ouvert à de nouveaux partenaires :
- Syndicats – Collectivités- Métropoles intervenant dans la gestion d’une ou plusieurs stations d’épuration (STEP)
- INDUSTRIEL gérant plusieurs STEP
- SITES PILOTES de traitement de micropolluants/REUSE
Avantages retirés pour nos partenaires
- Le partenaire dispose d’un rapport d’analyse sur les niveaux d’écotoxicités associés à ses échantillons ainsi que leurs contenus en micropolluants émergents à un prix très compétitif.
- Le partenaire bénéficie par ailleurs d’une analyse statistique dans le contexte général du projet HydroScreen : les toxicités mesurées sur les échantillons du partenaire sont-elles spécifiques ou partagées sur le territoire national ? L’accumulation de micropolluants dans les échantillons du partenaire est-elle spécifique ou partagée sur le territoire national ?
- Le partenaire participe à l’élaboration du modèle prédictif HydroScreen pour la mise en place des futurs outils diagnostics qui permettront l’identification de composés d’intérêt non suivis réglementairement.
- Enfin le partenaire apparaît sur l’ensemble des communications du projet et particulièrement sur les aspects « innovation ».
Financement
La partenaire bénéficie d’un prix très compétitif (2520 € pour l’analyse intégrée d’un échantillon d’eau de STEP ou 1720 € pour l’analyse d’un échantillon d’eau de surface). Ce coût est atteignable en raison de la répercussion des subventions de l’ADEME qui finance partiellement ce projet sur le prix final. Le coût résiduel peut potentiellement être éligible pour les subventions par les agences de l’eau si les données collectées sont valorisées par le partenaire dans des diagnostics amont par exemple.